298                         HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
et aux autres établissements issus de la première manufacture des Gobelins, plusieurs tentures encore existantes. Avant de donner cette liste, il convient de rappeler en quelques mots les vicissitudes que traversa la.manufacture-de Henri IV avant d'étre complète­ment réorganisée par Colbert. Il est indispensable également de faire connaitre les divers ateliers parisiens ou provinciaux issus de la maison mère des Gobelins.
Les lettres patentes de 1607 fixaient à quinze années la durée des avantages concédés à Comans et à de la Planche. L'association durait encore à l'expiration de cette période, car le privilège est renouvelé, le 18 avril 1625, pour huit années, en faveur des mêmes directeurs.
Pendant cet espace de quinze années, les chefs de la maison n'avaient rien négligé pour satisfaire aux.engagements de leur contrat.-
Amiens. — Des métiers avaient été fondés à Amiens, selon la clause insérée dans les lettres de privilège accordées aux tapissiers flamands. L'inventaire de Louis XIV nous fait connaitre trois ou, quatre suites dont il attribue la fabrication aux tapissiers amiénois ; il s'agit probablement de ceux qui avaient travaillé sous la direction . des Comans et des de la Planche. Il cite notamment deux tentures en six panneaux chacune : les Triomphes des Vertus et cles Vices et Divers jeux. Quant à VHistoire de Troie, attribuée également aux ateliers picards, et dont nous avons déjà parlé dans un précédent chapitre, comme l'inventaire la dit gothique et l'attribue à Lucas, elle remonte certainement à une date antérieure au xvii- siècle.
D'après le préambule des statuts des tapissiers parisiens de 1718, les artisans amiénois travaillaient surtout en haute lice; ils co­piaient d'ordinaire.des sujets à personnages, rarement des paysages.
C'est à Amiens qu'un sergier de Reims, nommé. Jean Mary, vient recruter, en 1683, des'ouvriers- de haute lice pour exécuter des tentures commandées par un bourgeois de sa- ville natale.
Tours. — Un autre atelier provincial, dont l'existence avait été signalée, mais dont nous avons retrouvé tout récemment l'acte de nais­sance, peut donner une idée des-conditions dans lesquelles étaient installées ces maisons, filles de la première manufacture des Gobe­lins. Il s'agit de l'atelier de Tours, cité avec éloge dans les relations envoyées au cardinal Barberini, et dont l'existence se pro-